En ouvrant la porte, une douce chaleur m’enveloppa, la pièce était éclairée par une grande cheminée dont les flammes bien alimentées faisaient danser sur le mur, les ombres d’une dizaine de convives qui festoyaient en mangeant et buvant. D’un pas discret, je m’excentrai dans un coin sombre cherchant la tranquilité, à peine assis l’aubergiste vint me voir. C’était un homme de petite taille portant un tablier qui était à l’origine blanc, mais il devait l’utiliser pour s’essuyer les mains car des traces de graisses et de crasses parsemaient celui-ci.
_ Bonsoir l’étranger, que veux tu ? dit il en s’éclaircissant la voix. Si tu aimerais manger, j’ai de la soupe au lard de porc, du bon pain et du vin que j’ai fait vieillir moi-même dans ma cave. L’un des meilleurs à plus de dix lieux d’ici, si bien sur tu as de l’argents ! Dit il en esquissant un sourire qui lui rida le front.
Lui sortant ma bourse de cuir que j’avais bien rempli pendant mon périple, je lui jetai sur la table sans dire un mot. Quelques pièces d’or en sortir qui allèrent tomber sur le sol.
_ Bien mon seigneur ! s’exclama t il d’un air enjoué. Je vous amène votre repas et il disparut aussi vite qu’il était apparu., cinq minutes passèrent, l’aubergiste revint avec un plateau où une soupe bien fumante de teinte gris pale lui vint lui titiller sa perception olphactive, un verre de vin rouge et une miche de pain frais l’accompagnés
_ Tenez mon seigneur, si vous voulez autres choses n’hésitait pas puis de son pas lourd, il s’éloigna.
Dans l’ombre, je commençai à manger mon repas, jouant avec les morceaux de lard qui flottaient à la surface à l’aide de ma cueillère. Ce repas, meme fade à mon gout, me fit revivre les moments vécus dans mon ancienne existence, de mes amours passés, des festins copieux accompagnés par les meilleurs vins français et puis ma famille que j’avais quitté depuis que je m’étais engagé pour servir l’empereur Napoléon. Mais je fus arraché de mes rêveries, une main était posée sur mon épaule et d’une voie criarde un homme me gueula à l’oreille.
_Et toi, donnes moi ton repas et dégage d’ici si tu veux pas qu’on te rosse mes amis et moi.
Ce fut ces dernières paroles, d’un mouvement rapide, je lui assénai un coup à l’aide du couteau qui était sur la table, lui perforant le poumon droit. Ses yeux se vidèrent et il s’écroula, un silence de mort s’abattit dans la pièce, tout le monde me dévisagea, incrédules. Un cri retentit et le petit groupe chargea sur moi. L’instinct du prédateur me fit me transformer sans que je ne le veuille, la pitié n’existait plus, tous ces pauvres hommes qui s’amusaient au par avant n’étaient plus que mon festin. Mais un doute me vint, il manquait une personne, elle était seul à une table loin des regards, mais maintenant où était elle ?