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Suite 15 : Comme une famille...
03/09/2007 11:44
La pleine lune éclairait la vallée de sa lumière laiteuse, ses rayons décuplaient notre force physique à son contact. Je fixais le corps assis mais sans vie d’un suceur de sang qui se trouvait près de moi. Sa gorge avait été arrachée, son sang se répandait sur ses vêtements en soie, sa tête reposait sur son torse, j’avais l’impression qu’il faisait une sieste. Une très longue sieste…
Une main se posa sur mon épaule, se qui me sortit de mes pensées. Togo se tenait derrière moi et laissant celle ci, il me dit : - Tu sais Odog, notre vie ne sera que migration et bataille. Il n’avait plus son sourire si chaleureux qu’il avait l’habitude d’avoir pour nous remonter le moral. Comme si son humanité avait disparu pendant la bataille. Je veux avoir un but à donner à mes hommes et amis, un but qui changerait nos vies à tous, mais avant, nous sommes obliger de passer par là. Car ils nous laisseront jamais tranquille, leur but est de nous faire disparaître de cette terre. Un génocide qu’il nous faut enrailler. Je posa ma patte sur la sienne, le regarda droit dans ses yeux noir charbon. - Tu m’as trouvé et présenté à ton clan. Vous m’avez accueilli avec tant de gentillesse, je vous considère comme ma famille adoptive. Je donnerai même ma vie pour t’aider à accomplir ta mission. S’il faut tuer, je le ferai, car tu es bon et je pense que tu choisiras les meilleures décisions pour la meute. Ne disant mots, il soutint mon regard, sa main toujours posait sur mon épaule. Un sourire s’afficha, lui faisant apparaître ses dents longues et tranchantes. - Mon cher ami, tu es l’un de mes plus hardis membres. Je suis fière que tu te battes à nos cotés et j’espère que l’on sera ensemble quand le jour de notre liberté arrivera.
Les râles des blessés déchiraient le silence qui s’était installé sur la contré, une odeur de chaire brûlée, de sang et de métal survolaient l’endroit. Les lycans valides, qui pour la plus part avez repris forme humaine, aidaient leurs confrères bléssés à se faire soigner. Même si notre race pouvait très rapidement se régénérer après de très graves blessures, nos corps ne pouvaient rien contre les coups occasionnés par des armes ou des objets en alliage d’argent. Pipchips était adossée contre un mur, sa jambe droite portait une large entaille qui lui longeait toute la longueur de la cuisse. Elle maintenait celle-ci de ses fines mains, son visage levé au ciel. Des larmes de douleurs lui coulaient le long de ses joues salies par le sang et la terre. Talnar était à genou près d’elle, les paumes appuyées sur la large plaie bâillante. Une aura bleutée émanait de celles-ci, se diffusant sur la jambe de son amie. La déchirure des chairs commença à se résorber, le sang qui sortait de son membre repartait en sens inverse jusqu’à que l’épiderme résorba totalement l’entaille. Elle ne put contenir sa joie quand la plaie et la douleur avaient totalement disparues comme un mauvais souvenir. Elle étreignit le magicien. - Oh Talnar comment te remercier ? Je te serai redevable. Il rougit par cet excès de zelle, mais se laissant faire sous l’étreinte de celle-ci, il lui répondit avec difficulté : - Se n’est… rien. Mais, tu peux… arrêter de me serrer si fort. Je n’arrive plus à respirer. Même après ta blessure, tu as toujours autant de force. - Oups ! Pardon mon cher Talnar.
Elle le libéra de son emprise, tous deux rirent au éclat. Une once de joie et de gaieté perça cette atmosphère lourde d’après combat.
Assis sur la bordure de la fontaine centrale du village, je pris de mon sac à dos, le précieux ouvrage couleur sang enveloppé de son étoffe noir. Je fis glisser le tissu délicatement puis j’ouvris le livre là où j’avais au par avant laissé le ruban doré qui faisait office de marque page.
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